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Description
Sujet : Madame de La Fayette condamne-t-elle la passion amoureuse dans La Princesse de Clèves ?
La nouvelle historique de Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, parue anonymement en 1678, est généralement présentée comme le premier roman d’analyse psychologique moderne. En effet la passion amoureuse qui lie secrètement Madame de Clèves et le duc de Nemours y est décrite avec toute la subtilité et la précision que l’on trouvera dans les grands romans du dix-neuvième et du vingtième siècle, du Lys dans la vallée
de Balzac à Belle du seigneur d’Albert Cohen ou à la Recherche du temps perdu de Proust, pour ne citer que les plus emblématiques. Mais les codes moraux du dix-septième siècle induisent de ce thème un traitement bien différent de ce qu’il sera ultérieurement. Là où les auteurs modernes montrent une passion amoureuse qui exulte et se laisse libre cours, faisant fi des normes sociales et morales, Madame de La Fayette s’attache à mettre en exergue l’impossibilité de cette « inclination » pour reprendre un euphémisme usuel de la langue du dix-septième siècle et de celle de notre autrice : Madame de Clèves peut-elle laisser éclater au grand jour un amour adultère sans remettre en question tous les principes qui ont fait son éducation et sans entraîner la perte d’un homme, le prince de Clèves, qu’elle estime et respecte au plus haut point ? Tout porte donc à croire que Madame de La Fayette, fidèle reflet de la morale de son époque, condamne la passion amoureuse. Mais en analysant si subtilement ce sentiment, ne réhabilite-t-elle pas ce qu’elle entend condamner ?
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